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En tant que storyboarder freelance et co-fondateur de la magie du cinéma, j’invite chacun à suivre ses plus grandes ambitions et a continuer à créer des histoires qui sont le reflet de notre condition humaine tout en conseillant, enthousiasmant et éclairant notre public passionné. Gardons à l’esprit que la participation à cette puissante forme artistique est à la fois un privilège et une responsabilité.
Interview : David Russell
Paroles de dessinateur :
Storyboarder au cinéma depuis 25 ans, David Russell adore le rôle et la place du storyboardeur dans l’élaboration des films américain sous l’angle de la collaboration avec le réalisateur. Le storyboard est un outils qui permet au cinéaste de concrétiser sa vision du projet. C’est l’outil indispensable, même si il n’est pas toujours suivi à la lettre lors du tournage, qui confère parfois à son auteur le rôle de « réalisateur auxiliaire». Le métier requière de nombreuses qualités parmi lesquelles un solide sens de la communication. Appelé à travailler avec des réalisateurs aux talents variés, le storyboardeur doit avant tout choisir ses projets en fonction du type de message qu’ils véhiculent assumer ses choix artistiques. Les projet les plus réussis sont bien souvent ceux ou le travail d’équipe et la liberté créatives ont une grande place
L’art du storyboard au cinema :
Le métier de réalisateur est très exigeant. Avec cette affirmation, je ne suis pas simplement entrain d’énoncer une évidence. Cela fait 25 ans que j’exerce le métier d’illustrateur de film et j’ai rencontré un nombre surprenant d’étudiants et de professionnels pour qui ma mise en scène s’apparente à une sorte de puzzle à assembler et non à une forme artistique majeure.
Les véritables réalisateurs maîtrisent plusieurs disciplines à la fois, dont la plus importante est sans nul soute l’art de la narration. Retranscrire la crainte, la tension, la peur, l’amour et le désir dans un film, ce média fragile, relève quasiment de la magie, mais il s’agit d’une forme de magie très pragmatique, exercée par des magiciens de l’image dotés d’une grande perspicacité et d’une grande compassion envers l’humanité. Au fils des ans j’ai eu la chance de travailler avec des réalisateurs aux styles diamétralement opposés.
Chacun d’entre eux m’a permis d’approfondir mes connaissances en terme de réalisation et j’espère avoir été en mesure d’enrichir leur propre vision du Cinema via les techniques du storyboard.
Un outils indispensable pour les réalisateurs
Au cinéma, le storyboarder et ses croquis fournissent un premier aperçu du film futur, qui n’existe jusqu’alors que sous une forme écrite. Il m’est arrivé de créer des scènes de film mémorable au. Crayon, en peinture, sur écran d’ordinateur même sur des bouts de nappes car il faut souvent coucher au plus vite son inspiration sur papier. Ce fut Le cas lors de mes premier croquis pour le film. Batman, dessinés lors de brèves conversation avec l’éclectique Tim Burton. À l’inverse, j’ai passé des semaines à concevoir et à retravailler des scènes simples mais spectaculaires et cruciales entre des personnages clés du film la ligne rouge un dénominateur commun unit ces deux techniques stylistique opposées : l’art du storyboard, qui aide concrètement les réalisateurs à mettre en œuvre leur vision du film. Ce ne sont pas des exemples isolés, tous le storyboardeur professionnels peuvent citer des exemples similaires.
Alors, faut-il voir le story-board comme une représentation graphique complète et précise du film ou. Une représentation partielle ?
Aucun des deux, sauf dans quelques cas. Toutefois le storybaord peut servir de feuille de route visuelle au film, dont le réalisateur peut s’échapper afin d’explorer de nouvelle source d’inspiration, que ne manques pas de surgir au. Cours de la production. Il peut cependant servir de mémento rappelant la vision original du cinéaste, voir de guide précis de tournage. Ce fut le cas pour les films d’Alfred Hitchcock, dont la plus part ont été mis en scène sur papier par l’éminent illustrateur américain Mentor Huebner, avec peu de directive d’hitchcock.
J’ai mainte fois été confronté à ce cas de figure, quels que soit les budgets des films des plus serrés aux plus astronomiques. Cela signifie-t-il que les réalisateurs se dégagent de leurs responsabilités ? Loin s’en faut. Ce partage de responsabilité met uniquement en évidence le rôle crucial que peut avoir le storyboard au cours de la conceptions d’un film. Mais surtout la confiance que nombre de réalisateurs sont prêts à accorder au story-boarder. (Souvent décrits comme « réalisateurs auxiliaires »)
Une valeur artistique en soi.
Au même titre que le film dans sa version définitive, la technique storyboard est considérée comme une forme artistique légitime. Bien qu’elle ne serve le plus souvent qu’un but précis et qu’elle soit rarement livrée au public. Néanmoins, depuis la fin des années 70, sa visibilité s’est accrue de manière exponentielle, principalement à travers les livre de « making of » une myriade de sites internets de studios et aficionados et beaucoup d’autre supports.
On enseigne également la technique du storyboard de manière formelle dans le cadre des formations aux métiers du cinéma. (quoique souvent sous une forme tronquée). Il convient de rappeler que les storyboards, croquis et autres illustrations de film se retrouvent dans les maisons de nombre de collectionneurs privés, qu’ils appartiennent ou non au milieu du cinéma. Des réalisateurs ont également fait don de telles œuvres à des institutions honorables. À l’instar de George Lucas qui a légué un grand nombres des illustrations originales de la guerres des étoiles au Smithsonian institue. C’est un grand honneur que mes planches originales du retour du Jedi figurent dans cette collection exceptionnelle et dans celles d’autres institutions.
Qualité du métier de storyboarder au cinéma:
Les qualités essentielles requises pour exercer le métier de storyboardeur sont les mêmes que celles exigées pour réaliser un film. La première est l’imagination, probablement l’un des dons humains les plus rares. Sans elle, nos histoires tournent court et le public s’en détourne. Elle est suivie de près par l’art de la narration, associée à une connaissance parfaite de règle de continuité, autrement dit les possibilités qu’offrent la caméra, les objectifs, le montage et nouveau moyen technologique de placement de caméra.
Le storyboardeur doit aussi connaître suffisamment les formes artistiques et les contextes comme la danse, la musique, la littérature, la peinture et les arts graphiques car la réalisation des films contemporain fait toujours appel à toutes ces disciplines.
De fortes capacités d’adaptation et une connaissance des films anciens et actuels sont importante. Il s’agit là des qualités base. Le stortyboadeur doit savoir communiquer de façon rapide et efficace, d’analyser les scénarios et réaliser mes illustrations, croquis demandés promptement et efficacement. Comme la majorité du personnel technique du cinéma, il amène une trousse à outils bien fournis pour chaque nouvelle production. C’est l’une des trousses les plus précieuse du réalisateur qu’il sais l’utiliser à bon escient.
Travailler avec des réalisateurs aux profils variés.
Il convient de signaler que le qualité des expériences d’un story-boardeur dépend en grande partie du caractère et du style du cinéaste. À Hollywood, comme partout ailleurs, on trouve tous les types de réalisateurs. Les maîtres-conteurs sont les meilleurs d’entre eux. Ils connaissent à la perfection les formes artistiques et savent comment concrétiser leurs visions du film. Hélas, il sont rares. Kurosawa et Miyazaki sont des maîtres-réalisateurs de premier ordre.
Puis viennent les réalisateurs doués techniquement capable d’émouvoir et d’enthousiasmer leur public, ils ont cependant rarement une compréhension approfondie de la condition humaine. James Cameron appartient à cette catégorie. Les stylites hors normes sont tout aussi rare. Ils sont dotés d’une sensibilité artistique unique et adulés par leurs fans, comme Tim Burton. Parmi les réalisateur faisant preuve d’un professionnalisme sans panache, on peut citer Ron Howard, dont les films personnifient cet étrange vide culturel américain.
Enfin, on trouve les assembleurs, principalement célèbres pour leur aptitude à s’inspirer des concepts et du graphisme de leurs aînés. À les amalgames pour en faire une formule attractive puis à s’attribuer les lauriers pour leur « originalité » Quentin Tarantino est le maître de cette catégorie.
Storyboard – D’ici et d’ailleurs..
Le cinéma est un médias universel qui, comme la technique du storyboard, transcende les cultures. S’il n’existe pas de différence intrinsèque concernant l’approche technique sur le terrain entre les état-unit et l’Australie ( né aux USA, David Russell vit et travaille sur le cinquièmement continent depuis 1966) Je me suis rendu compte qu’ailleurs ,du moins en Europe, les cinéastes ont moins souvent recours au storyboard. Cela m’a plutôt surpris puisque, à l’exception de célèbres studios comme Disney. le cinéma est probablement né sur le vieux continent grâce à des pionniers exceptionnels tels que Georges Méliès. J’ai également été surpris que nombre de réalisateurs français n’utilisent pas de storyboard, dont la discipline reste encore mystérieuse pour beaucoup. Je ne peux qu’espérer que les efforts de la cinémathèque française contribueront à faire évoluer la situation
J’appelle tous les réalisateurs à garder à l’esprit que la participation à cette puissante forme artistique est à la fois un privilège et une responsabilité. En tant que storyboarder, en tant que co-fondateur de la magie du cinéma, j’invite chacun à suivre ses plus grandes ambitions et a continuer à créer des histoires qui sont le reflet de notre condition humaine tout en conseillant, enthousiasmant et éclairant notre public passionné.
Interview d’un storyboarder du cinéma : David Russell • 10/11/2007
Source & Archive : www.cinematheque.fr